Chauffage au bois ou biomasse – Bonnes pratiques et conseils

Rappel sur le chauffage biomasse

En 2017 le chauffage au bois ou biomasse représentait 6,8 millions d’appareils, dont 42% avaient plus de 15 ans. Il reste encore 12% de foyers ouverts.

Ce mode de chauffe représente 20% des ENR en France. Il génère peu de CO2, les émissions lors de la combustion sont compensées par l’absorption lors de la photosynthèse. Il émet cependant 40% des particules fines (PM 10 et PM 2,5). Les appareils les moins performants sont les plus émetteurs.

Face à ce constat, si la modernisation du parc est nécessaire, elle n’est pas le seul vecteur d’amélioration. Que ce soit via le stockage du bois, l’utilisation de son appareil ou son entretien, des bonnes pratiques permettent d’améliorer le rendement et donc de diminuer les émissions de polluants. Nous rappelons également qu’une bonne utilisation et un entretien régulier de votre installation contribue à votre santé et à votre sécurité.

Conseil sur l’utilisation et l’entretien de son chauffage biomasse

L’allumage du feu

Commençons par un rappel, la combustion repose sur le triangle du feu. Dans le cas du bois il s’agit de la combustion du carbone, celle-ci a lieu en trois étapes, le séchage, la gazéification puis l’oxydation. Si l’apport en dioxygène est insuffisant, la combustion sera incomplète et du monoxyde de carbone est dégagé. Compte tenu de ce cycle, l’un des moments les plus émissifs en particules fines et en CO est l’allumage.

Pour minimiser les émissions nous vous recommandons d’utiliser la technique de l’allumage par le haut.

Pendant le fonctionnement

Pour que votre appareil fonctionne à son rendement maximal, il doit être à plein régime. Une bonne combustion c’est peu de fumée, une vitre qui s’encrasse peu et un lit de braise qui se consume tranquillement. Une installation au ralenti ce sont des performances dégradées et une pollution accrue. Privilégier une recharge régulière à la surcharge et surveillez l’apport en air.

L’entretien de l’installation

Comme nous l’avons vu, la qualité de la combustion dépend de plusieurs facteurs, notamment un apport suffisant en oxygène et une bonne évacuation des fumées. Pour assurer l’efficacité de son installation, l’entretien est indispensable.

  • L’entretien régulier :

Pour les poêles, les foyers fermés ou les inserts, il faut vider régulièrement le cendrier et nettoyer fréquemment la vitre de l’appareil. Pensez également à nettoyer le reste de l’appareil en particulier les grilles d’air.

Pour les chaudières, il faut les nettoyer régulièrement et vider le magasin fréquemment. Il faut également vérifier régulièrement le niveau de combustible dans le silo. Nous vous conseillons aussi de laisser la porte de la chaudière ouverte en période estivale.

Pensez à faire systématiquement ces opérations en fin de saison de chauffe.

  • L’entretien périodique :

L’entretien annuel est obligatoire pour les chaudières d’une puissance supérieure à 4kW.

Pour les poêles, les foyers fermés et les inserts, ils sont définis dans le code de l’environnement comme des « dispositifs de chauffage décentralisé à combustible solide ». Leur entretien annuel est vivement conseillé mais n’est pas obligatoire, pour l’instant.

Le ramonage, est obligatoire à minima une fois par an, il est impératif pour votre santé, votre sécurité et l’efficacité de votre installation. Pour rappel, « un millimètre de suie, c’est huit à dix pour cent de consommation en plus ».

En cas de sinistre, votre assureur vous demandera les justificatifs de ces entretiens.

Le stockage du bois

En plus des conseils autour de l’utilisation et l’entretien de l’appareil, il est impératif de parler du bois.

Il faut tout d’abord bien choisir les essences, les feuillus tendres (bouleau, peuplier…) sont idéals pour l’allumage et il faudra privilégier les feuillus durs (chêne, hêtre, charme…) pour la chauffe.

Avant d’être brulé, le bois doit être sec. Il doit avoir un taux d’humidité relative HR < 23%.

Si votre bois est humide une durée de séchage sous abri de 18 mois est conseillée. Pour améliorer son efficacité, nous vous conseillons de respecter les préconisations indiquées sur l’illustration.

Si votre stockage est dans un local, pensez à le surélever et vérifiez qu’il est bien ventilé.

Pour synthétiser ces informations, nous vous conseillons le document récapitulatif réalisé par l’ALEC de Nancy. Celui-ci reprend l’essentiel en une page

L’achat du combustible

Comme évoqué, le taux d’humidité et l’essence sont deux facteurs importants pour le rendement de son installation.

Pour faciliter l’information des utilisateurs, il est obligatoire depuis le 01/09/22 d’avoir plusieurs mentions sur sa facture de bois. Cette obligation sera étendue au granulé le 01/09/23.

Ayant conscience que seulement 1/5ème des achats se fait via un circuit conventionnel, nous recommandons aux professionnels en charge de l’installation des appareils ou de leur entretien de transmettre également ces bonnes pratiques à leurs clients.

Pour faciliter cette démarche, nous vous proposons un modèle de facture comprenant les mentions obligatoires.

Document type – achat de combustible biomasse

Sources

https://librairie.ademe.fr/energies-renouvelables-reseaux-et-stockage/803-avis-de-l-ademe-sur-le-chauffage-domestique-au-bois.html

https://librairie.ademe.fr/energies-renouvelables-reseaux-et-stockage/5664-comment-bien-se-chauffer-au-bois–9791029719745.html

https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/bien-chauffer-bois-moins-polluer

https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/vrai-faux-chauffage-bois

https://librairie.ademe.fr/energies-renouvelables-reseaux-et-stockage/4884-solusec-guides-des-solutions-de-sechage-du-bois-buche.html